Bryce travaille dans le domaine de l’agriculture sociale, au sein de l’ASBL Nos Oignons. Cette ASBL fait partie intégrante du collectif à l’origine de Soins Verts – Groene Zorg. Il partage ici son expérience et son point de vue sur le dispositif de l’agriculture sociale.
Pour Bryce, l’agriculture sociale, c’est une belle aventure humaine. La pratique a une vraie raison d’être : elle crée des rencontres précieuses entre ceux qui ont envie de se reconnecter à la terre, et les agriculteurs ou maraîchers qui ouvrent leurs portes avec générosité. C’est une manière simple et profonde de répondre à deux besoins à la fois, tout en complétant ce que les soins traditionnels peuvent offrir.
Du côté des maraîchers, il y a une vraie joie à accueillir des personnes qui n’auraient pas forcément accès au monde de l’agriculture. Cela apporte une bouffée d’air frais dans leur semaine, une journée différente, pleine de vie et de chaleur humaine. Le champ devient un lieu vivant, animé, où l’on partage dans un cadre bienveillant.
Chez les volontaires, les profils sont très variés, et chacun vit l’expérience à sa manière. Mais une chose revient souvent : à la fin de la journée, malgré la pluie ou le vent, les visages sont souriants, les coeurs légers. Passer du temps dehors, en groupe, dans une activité qui a du sens, ça fait du bien. Cela aide à sortir de chez soi, à retrouver un rythme, à se sentir utile… et ça donne envie de recommencer.
Il raconte aussi une histoire qui l’a beaucoup touché : un jour, un volontaire sans domicile a reçu, sans rien demander, un sac de couchage et un sac à dos d’un autre participant. Ce geste spontané, cette solidarité naturelle, il en voit souvent, et c’est toujours émouvant.
Au champ du Chaudron , là où Bryce travaille, on cuisine ensemble les récoltes du jour. Le repas devient un moment de partage . Certains volontaires, au début, sont un peu hésitants face aux légumes… mais petit à petit, ils goûtent, découvrent, se prennent au jeu. Ils repartent avec des idées de recettes, parfois même avec l’envie de tester de nouveaux légumes chez eux. C’est une belle évolution, pleine de surprises.
Ce qui touche particulièrement Bryce, c’est la gratitude des participants. À la fin de la journée, ils le remercient pour ce moment passé ensemble… et lui aussi leur dit merci. Ce rythme, ce cadre, cette ambiance, tout contribue à créer une bulle de bien-être.
Pour lui, l’impact de l’agriculture sociale est encore plus fort quand elle s’inscrit dans la durée. Mais chacun avance à son rythme. Lors de la première visite, beaucoup sont étonnés de découvrir qu’il y a autant de nature proche de chez eux. Ils repartent avec des étoiles dans les yeux , heureux d’avoir vécu une journée différente, dans un lieu accueillant et verdoyant.
Et quand on lui demande ce qu’il préfère dans son métier… Bryce répond simplement : tout. Il aime profondément ce qu’il fait, parce que ça a du sens, pour lui comme pour les autres. Il se sent à sa place, dans une relation juste et humaine.
Pour celles et ceux qui hésitent à se lancer, Bryce les invite à essayer. Une matinée, un après-midi, une journée… sans engagement, sans pression. Juste pour voir. Même si le premier pas est le plus compliqué, il sera toujours bénéfique.